Ce projet s’ancre dans la temporalité du workshop matériaux intitulé « Équiper », organisé par l’enseignant-chercheur Saul Pandelakis pour le master DTCT et co-dirigé par l’artisan sellier-harnacheur Mahé L’Hôte, fondateur de l’entreprise BS Atelier. Durant ce workshop d’une semaine, il était question de s’intéresser au corps et aux diverses manières de l’appareiller, l’aider, le suppléer, l’augmenter, selon des manquements où des besoins identifiés. Le matériau cuir était ici à l’honneur et le but du workshop était de le faire intervenir en s’aidant du savoir-faire, du matériel (sangles, boucles…) et des techniques de sellerie que Mahé pouvait nous apporter. 

Vous avez bien dit cuir ?

Au même titre que pour la fourrure, l’emploi d’un cuir dit «traditionnel» induit nécessairement d’avoir au préalable abattu un animal pour en utiliser sa peau. S’en suit alors plusieurs étapes de nettoyage et de tannage de la peau afin de la rendre imputrescible. Pour cela, on utilise le plus souvent (à 80% du temps) le tannage minéral (au chrome) qui a l’avantage d’être peu onéreux et rapide d'exécution mais qui est cependant très toxique pour l’homme et l’environnement. C’est ce qui fait qu’aujourd’hui, l’industrie du cuir compte parmi l’une des plus polluantes de la planète.

 

​Du fait de nos convictions quand à l’exploitation animale, nous avons donc décidé de nous pencher sur des alternatives au cuir animal. En terme d’alternatives synthétiques, nous avons envisagés en plus des simili habituels, l’utilisation de pneus et de chambre à air de vélo comme substitut au cuir. En effet, une fois usagés, ces objets composés principalement de caoutchouc synthétique ne sont que très difficilement voir pas du tout recyclés. Il nous intéressait donc de pouvoir les revaloriser dans la conception d’un nouvel objet.

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Penser le corps, panser le corps

Pour ce workshop, nous étions intéressé pour travailler sur des pratiques corporelles qui permettent de faire lien entre l’équipement et le corps. À la suite de la journée d’étude du workshop, nous avons eu la chance de pouvoir discuter avec une des intervenantes Elsa Pernot, professeure de Pilates dans son studio sur Toulouse, le Trapèze. Celle-ci nous a donc fait découvrir sa pratique et le matériel qu’elle utilise au quotidien. 

 

En discutant, Elsa nous à fait part de ses besoins lors de l’exécution de certains exercices dorsaux pouvant être exécutés avec le Reformer. En effet, la majorité des sangles qu’elle utilise sont soit trop rigides ou bien trop fermes afin de travailler le dos en souplesse. Nous avons ainsi pu expérimenter avec elle des exercices dorsaux avec une sangle en coton (type sangle de yoga) et deux bandes élastiques de différente résistance. Tantôt la sangle ne permettait aucun mouvement du dos et tantôt celle-ci n’accompagnait pas assez progressivement les mouvements du corps. En outre, ces sangles avaient l'inconvénient de ne pas englober le dos afin de l’accompagner pour corriger la posture du corps. Enfin, pour venir attacher les trois sangles, nous avons eu recours à un assemblage par noeud assez rudimentaire, qui s’est parfois rompu en plein exercice. Ces sangles n’étant pas prévues pour venir se fixer au Reformer, il était donc nécéssaire de revoir un système d’accroche plus optimal pour la réalisation des exercices. 

Ainsi, à partir de ce retour d’expérience, nous nous sommes orientés sur la création d’une sangle dorsale qui permettrait de réaliser des exercices de Pilates assez fin d’alignement de la posture et d’allongement du corps. Notre objet n’à pas pour vocation à être utilisé dans des exercices de grande intensité mais interviendrait plutôt en début ou fin de séance, durant une phase d’étirement et de jeu d’équilibre avec son corps.