Comment l’approche du designer peut-elle permettre de reconsidérer la mobilité liée au handicap moteur, en repensant l’interaction de l’usager avec son fauteuil roulant ?

 

Telle est la problématique auquel j’ai tenté de répondre à travers ce mémoire réalisé durant la seconde année de mon Master 2 Design Transdisciplinaire Culture et Territoire. J’ai, par cet ouvrage, pu poursuivre la recherche entamée l’année précédente sur la prise en compte du handicap dans le design, en mettant cette fois l’accent sur la question de la mobilité et du fauteuil roulant. 

 

J’ai en effet cherché à savoir comment peut se positionner la démarche du designer dans une logique d’adaptabilité de l’objet normé face à des physiologies particulières ? Dans le cas du handicap moteur, un standard tel que l’objet fauteuil roulant peut-il lui aussi espérer accéder à des formes de personnalisation selon l’usager auquel il s’adresse ? En cela il est nécessaire de chercher à proposer de nouvelles initiatives en matière de prise en compte des caractéristiques humaines liées au handicap. Cela passera peut-être par l’élaboration de méthodologies d’accompagnement et de suivi sur les besoins et nécessités de chacun. Comment alors repérer et respecter les singularités de chaque individu dans le processus créatif du designer ? En définitive, est-ce qu’au sein de la manifestation physique du hors-norme, la pratique du designer peut faire naître des éléments de réponse innovants en matière d’accessibilité et d’acceptation de la différence ? Tel est l’enjeu majeur de ce mémoire auquel j’ai tenté de répondre de la façon la plus complète possible.

 

Ce mémoire de recherche se découpe donc en trois parties distinctes. La première porte sur l’éco-système autour du fauteuil roulant, sa conception au regard des enjeux de mobilité que posent le handicap moteur. J’ai ainsi cherché à démontrer en quoi la notion de mobilité est-elle le principe fondateur de l’accession à une plus grande autonomie pour la personne se déplaçant en fauteuil roulant. Cependant, entre vecteur de discriminations et véritable outil d’indépendance, le fauteuil roulant est aussi à questionner au regard de sa perception en société. J’ai donc ensuite cherché à analyser en quoi le fauteuil roulant permet de questionner la notion de standard au sein du marché de l’aide technique actuel. 

 

Dans la seconde partie de ma recherche, je me suis penché sur les notions de standards et de norme en cherchant à comprendre comment l’atypique, les physiologies particulières induites par le handicap peuvent y prendre place. Entre la popularisation d’une production industrielle telle que le fauteuil roulant et la mise à l’écart de populations aux besoins spécifiques, est-il possible de s’adapter à tous ? Suite à cela, j’ai cherché à questionner la démarche du designer dans une logique d’adaptatibilité de l’objet standard à des physiologies particulières. J’ai également pu constater comment l’usager en vient parfois à user d’astuces afin de personnaliser son fauteuil roulant, afin d’en compléter les fonctionnalités face à des besoins spécifiques.

 

Enfin, dans la dernière partie du mémoire, j’ai mis en parallèle les précédentes réflexions avec le cas de la pratique sportive, afin de repenser l’usage du fauteuil roulant dans un cadre sportif. Lors de l’adaptation d’un sport au handicap moteur, sur quels paramètres est-il possible d’agir ? Entre sport adapté et handisport, quels sont leurs rapports à la discipline sportive et comment se manifestent-ils au travers du fauteuil roulant sportif ? Je me suis donc intéressé aux divers fauteuils roulants de sport qui existent afin d’aborder plus en détail le projet de design qui accompagne ce mémoire. Celui-ci porte sur la création d’une gamme de compléments d’objet sportifs à greffer à un fauteuil roulant manuel afin d’en convertir son usage. Ces objets sont destinés à des élèves pratiquant le sport en éducation physique à l’école et n’ayant pas les moyens de s’équiper de fauteuils sportifs spécifiques.